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Histoire

1. Découverte d'Hispaniola et fondations
En 1492, Christophe Colomb découvre l'île par le nord et fonde La Isabela, la première ville du Nouveau Monde. Il est envoyé par les rois espagnols pour trouver toutes sortes de richesses et conquérir le territoire. Le pays était auparavant peuplé d'Indiens Taïnos, pacifiques, mais décimés peu à peu par la présence des colons. Deux ans après, La Isabela est délaissée pour La Nueva Isabela au sud de l'île, détruite plus tard par un cyclone. La ville de Santo Domingo de Gúzman y est alors fondée.
Christophe Colomb se voit chassé de son poste et sous le gouvernement de Nicolás de Ovando, l'île devient le centre du pouvoir espagnol sur le Nouveau Monde. La main d'oeuvre indienne venant à manquer, commence alors l'importation d'esclaves africains. Plus tard, la situation économique d'Hispaniola est en déclin et l'île est délaissée par les colons espagnols au profit d'autres terres. Elle devient alors la cible des pirates. L'Anglais Francis Drake pille Santo Domingo et exige des habitants le rachat de leur ville.
La France décide de prendre sa part et occupe l'île illégalement à partir de 1655. L'occupation française de la partie occidentale est officiellement reconnue par le traité de Ryswick de 1697 alors que la partie orientale reste à l'Espagne. Mais en 1791, les esclaves s'insurgent contre la domination française sous la conduite de Toussaint Louverture, menant ainsi à leur affranchissement, déclaré en 1793. La gouvernance de la Saint-Domingue occidentale est ensuite donnée à Louverture. Après quelques combats, la République d'Haïti est proclamée en 1804, devenant ainsi le premier pays à s'affranchir du colonialisme.
2. Occupation d'Haïti et naissance de la République Dominicaine
Un an après son indépendance, Haïti débarque sur la partie orientale dans le but de l'annexer. Mais les Espagnols, aidés par les Anglais, lui résistent. Après une courte période d'indépendance, Santo Domingo se voit envahie une seconde fois par les troupes de Jean-Pierre Boyer, dont le désir était l'unification de l'île. L'occupation haïtienne dure 22 ans.
En 1844, les trois "pères de la patrie" Juan Pablo Duarte, Francisco del Rosario Sánchez et Ramón Matías Mella libèrent le pays et l'indépendance est proclamée le 27 février 1844. La République Dominicaine est née. Mais à cause de quelques rivalités intérieures, le pays redevient, en 1861, une colonie espagnole. Le général Gregorio Luperón entreprend alors une guerre de Restauration et quatre ans plus tard, la République redevient dominicaine.
3. Le contrôle des Etats-Unis
Cette deuxième République est si instable que son président, Buenaventura Baéz, propose aux Etats-Unis de l'annexer. Mais les Américains rejettent sa proposition, le pays étant trop peu attractif. La République Dominicaine s'affaiblit.
Plus tard, le dictateur Ulises Heaureaux, qui combattit jadis aux côtés de Luperón pour la restauration, plonge le pays dans un chaos économique et politique. A tel point point que les Etats-Unis envoient ses troupes de Marines en 1916 pour dette extérieure impayée et mettent en place un gouvernement militaire. Des entreprises américaines s'établissent et la situation économique se rééquilibre. Six ans plus tard, les Etats-Unis décident de se retirer et choisissent un président provisoire.
C'est après l'élection de Horatio Vasquéz en 1924 que le pays retourne entre les mains des Dominicains. La troisième République voit le jour.

4. Trujillo, "el Benefactor"
Six ans plus tard, un coup d'Etat éclate. Il est mené par le chef d'état major en place, Rafael Trujillo. Vasquéz accepte de quitter sa fonction afin d'éviter toute effusion de sang. Trujillo se fait élire de façon obscure et règne pendant 31 ans.
Il commence par stabiliser l'économie en licenciant massivement et en réduisant les salaires et les importations. Il se nommera lui-même le "bienfaiteur de la patrie". En 1937, Trujillo exécute une dizaine de milliers d'Haïtiens vivant dans le pays pour dissuader toute émigration de ce peuple en terre dominicaine. Il profite, pendant ses mandats, de se constituer un patrimoine personnel en se saisissant d'entreprises et de terres. Il exerce un pouvoir absolu sur le pays en utilisant le chantage, la torture ou encore le meurtre.
Pour faire bonne figure à l'international, Trujillo "laisse sa place" à plusieurs reprises à d'autres dirigeants. Ce n'est qu'en 1961, lorsqu'il meurt assassiné par un groupe d'insurgés, que le règne du tyran s'achève.
5. De l'après-Trujillo à nos jours
A la mort de Trujillo, son allié Joaquín Balaguer est au pouvoir. En 1962, on assite aux premières élections libres depuis 30 ans. Juan Bosch, du parti révolutionnaire dominicain, les remporte largement et rétablit les libertés publiques dans la Constitution de 1963. Pourtant, à cause de la menace communiste qui émerge, son gouvernement sera renversé quelques mois plus tard par l'armée et l'extrême droite.
Un triumvirat prend place, dirigé par Donald Reid Cabral. Le pays part à la dérive et des groupes de rebelles pro-Bosch se créent. Le 24 avril 1965, un coup d'Etat contre le triumvirat est lancé par les partisans de Juan Bosch. Les rebelles sortent dans la rue pour se battre et capturent Reid.
Les Etat-Unis occupent une deuxième fois le pays sous prétexte de protéger ses ressortissants. Après plusieurs désaccords, Héctor García Godoy reprend la présidence jusqu'aux élections de 1966.
Joaquín Balaguer se fait réélire devant Juan Bosch. Pendant 12 ans, il mène une politique répressive. En 1978, il perd les élections mais revient au pouvoir en 1986. En 1994, il est de nouveau élu, mais cette fois, sa présidence sera écourtée de deux ans.
Leonel Fernández, du parti de la libération dominicaine (nouveau parti de Bosch), est élu en 1996. Malgré un bilan positif, Hipólito Mejía, du parti révolutionnaire dominicain (ancien parti de Bosch), prend sa place en 2000. Sa politique conduit le pays dans l'appauvrissement, conséquence de l'inflation et de l'instabilité monétaire. Aux prochaines élections, en 2004, les Dominicains votent massivement pour Leonel Fernández (57%), qui reste 8 ans au pouvoir. Fernández prône le modernisme et le progrès. En 2009, il inaugure la première ligne de métro de Saint-Domingue.
En 2012, c'est Danilo Medina, du même parti, qui prend possession du pouvoir, il renouvelle son mandat en 2016 pour quatre années de plus.